Dans l’ouvrage Marketing 4.0, le passage au digital, l’illustre professeur Philip Kotler propose un nouvel ensemble de métriques marketing et de nouvelles façons d’envisager le marketing à mesure que le marché et les clients changent.

En 2010, Kotler a publié Marketing 3.0 , décrivant comment le marketing est passé du marketing axé sur les produits (1.0) au marketing centré sur le client (2.0) au marketing axé sur l’humain (3.0).

« Marketing 4.0 est un effort pour regarder le marketing dans une autre dimension », a déclaré Kotler dans une récente interview. «Traditionnellement, le marketing était axé sur la communication, la communication à sens unique, simplement étiquetée marketing traditionnel. « Mais la connectivité et la technologie ont modifié notre approche du marketing ».

Cette quatrième itération du travail historique de Phil Kotler met l’accent sur la convergence du marketing traditionnel et du nouveau pour amener les clients à promouvoir la marque, résumé dans sa théorie des « 5A du marketing ».

Aujourd’hui c’est le client qui a le contrôle

Dans l’environnement marketing hyperconnecté d’aujourd’hui, Kotler rappelle la révolution du parcours client qui consiste désormais à passer de la connaissance (je connais le produit) à l’attrait (j’aime le produit), à demander (je suis convaincu du produit), à agir (j’achète le produit) pour enfin défendre (je recommande le produit).

Ce qui est différent aujourd’hui, c’est que le client a le contrôle, pas l’entreprise. Là où nous aurions pu évaluer la notoriété, les essais, l’utilisation et les achats répétés dans le passé, le marché d’aujourd’hui est plus dynamique. Les acheteurs communiquent constamment entre eux. Nous devons gérer à travers un environnement plus complexe et permettre, engager et habiliter les clients à communiquer et défendre la marque.

Ainsi, le parcours client traditionnel (conscience – appréciation – achat – rachat) se transforme-t-il en intégrant l’action des pairs, de la famille et des amis à travers les réseaux sociaux (conscience – séduction – questionnement – action – recommandation).

La fidélité se définit aujourd’hui comme la volonté de défendre une marque.

Après les « 4 P » (Produit, Prix, Promotion et Placement), place aux « 5A »

Les 5 A offrent même un riche canevas pour mener à bien le troisième P, celui qui concerne les stratégies de communication. Ils représentent parfaitement le parcours client à l’ère de la connectivité. Ce dernier doit, tout d’abord, refléter la montée en puissance des réseaux sociaux qui façonnent aujourd’hui l’attrait premier d’une marque. Autre évolution: la fidélité ne se définit plus par la fidélisation et le rachat, mais plutôt comme la volonté de défendre une marque.

Par ailleurs, à l’heure de la connectivité, le parcours client se doit d’intégrer la connexion des consommateurs entre eux par le biais de forums, d’échanges et de conversations. C’est parce qu’ils prennent en compte ces nouveaux paramètres que les 5 A sont plus complets que le modèle AIDA, inventé par E. St. Elmo Lewis, qui, longtemps référent, n’englobait que l’attention, l’intérêt, le désir et l’action.

Les entreprises ne doivent pas parler aux clients, elles doivent s’engager avec eux pour créer des défenseurs de leur marque.

 Philip Kotler, professeur émérite de marketing international à la SC Johnson & Son à la Kellogg School of Management, Northwestern University, est également considéré comme le père du marketing moderne. Il est classé par le Wall Street Journal comme l’un des six penseurs d’affaires les plus influents.

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